Phylloxéra et paysages : les marques encore lisibles dans le Rhône d’aujourd’hui
Promeneur dans les côteaux du Rhône, le regard s’attarde parfois sur la géométrie soignée des rangs de vignes, l’alternance stricte des parcelles, ou la présence de haies et d’arbres isolés. C’est là, silencieuse, la signature du phylloxéra : replantations méthodiques, abandon des souches sur les terrains les moins rentables, usage généralisé du fil de fer pour palisser les jeunes plans greffés, encore visible cent cinquante ans après (source : Inventaire du patrimoine viticole du Rhône, 2019).
Dans certains villages comme Séguret, Uchaux ou la plaine de Montélimar, des champs sans vigne témoignent de l’emprise persistante du puceron. Localement, des panneaux commémoratifs rappellent la lutte acharnée menée par des générations de vignerons, telle la stèle de Roquemaure, élevée en 1963 pour le centenaire de l’arrivée du phylloxéra.